Inauguration officielle du "Jardin du train des Pignes": pas qu’un parking avec vue mer

Musique, buffet avec fournisseurs locaux, des dizaines d’invités (dont les maires de Saint-Tropez et Ramatuelle): l’inauguration officielle du "Jardin du train des Pignes" s’est faite vendredi matin sous un soleil de plomb.

Tout sourire en coupant le ruban tricolore, le maire Bernard Jobert a d’abord fait le tour du site qui doit encore bénéficier de quelques finitions (dont les barrières d’accès pour les 98 places de stationnement sur deux niveaux: donc pour le moment et pendant une dizaine de jours, pas de paiement, puis 2 euros de l’heure sans ticket, avec lecture de la plaque et 45 minutes gratuites).

L’occasion pour l’architecte Maryline Chevalier de rappeler les grandes lignes de ce projet phare de la mandature: vue mer pour les deux niveaux, accès par escalier de la rue Martin, volonté de relier des axes significatifs de la cité, végétalisation, utilisation du bois, marches en colimaçon de la dalle vers le parking avec création d’un puits de lumière, cinq séquences paysagères avec statues, rappelant l’histoire de la liaison ferroviaire. Bancs, gradins,, eau, pergola et jeux pour enfants complètent le dispositif, avec quelques places deux-roues devant l’entrée du parking voitures. Avec à terme la bibliothèque sur la dalle .

"Nouvel élan"

Dans son discours teinté d’humour, le premier magistrat s’est félicité d’une réalisation "hors du commun" à l’échelle de la cité, nommant l’ensemble des parties prenantes, remerciant notamment son adjoint René Carandante et retraçant "ce symbole du nouvel élan de La Croix-Valmer": "Ce projet que mon équipe et moi-même avons présenté aux électeurs en 2020 réunit tous les atouts d’un lieu en phase avec le monde d’aujourd’hui et de demain. Espaces verts, haute qualité environnementale, îlots de fraîcheurs, site apaisant. Ce n’est pas un parking, c’est un jardin suspendu où on peut garer des voitures. Nous avons voulu valoriser cet endroit qui était alors une verrue dans le paysage urbain. Il représente le premier élément restructurant du projet Cœur de village, à la fois utile et beau. C’est un lieu de déambulation piétonne, ouvrant sur de nouvelles liaisons traversantes, donnant accès aux commerces et au centre du village, avec un point de vue exceptionnel. Nul doute que ce lieu sera très vite une agora où on aimera venir se retrouver ".

Bernard Jobert n’a pas éludé le retard, ni le "financement compliqué " qui ont fait polémique, comme le souligne notamment dans sa tribune du dernier magazine municipal l’opposition (présente à l’inauguration), indiquant: "En l’espace de deux mois, ce sont deux avenants d’un montant total de plus d’un million d’euros qui ont été signés. Nous continuons de constater l’escalade inquiétante de ces avenants successifs ". De 3 millions, la facture est en effet passée à 8. Pas de quoi ébranler le maire: "Nous pouvons le faire et je n’irai pas en prison pour cela. Ce financement s’explique: instabilité après la guerre en Ukraine, hausse du coût des matériaux, impondérables (comme la découverte d’un tunnel), reprise de l’inflation".

Sans aide de l’Etat mais avec le soutien de la communauté de communes et du Département (ce qui ramène le coût municipal à 6, 9 millions).

" L’addition finale est salée mais la municipalité avait anticipé et a su s’adapter, s’appuyant sur des finances saines".